Blog
Imposition des actions gratuites : ce que vous devez savoir
5 mins

Imposition des actions gratuites : ce que tout dirigeant (et salarié) doit savoir en 2025

Publié le
11/9/25

TOC Example

L'abonnement juridique illimité pour les entrepreneurs

Corporate, social, business, fiscal, IP, IT, Data : découvrez notre service unique conçu pour les startups, TPE et PME. 

L’imposition des actions gratuites dépend de nombreux facteurs : nature du bénéficiaire, calendrier d’acquisition, date de cession, situation de l’entreprise, application de la loi Macron… et les règles ont encore évolué ces dernières années.

Chez Bold Avocats, nous accompagnons de nombreuses startups sur ces sujets. Cet article vous permettra de comprendre comment fonctionne la fiscalité des actions gratuites en 2025, quels sont les mécanismes à anticiper, et comment optimiser leur mise en place en toute sécurité juridique. Tour d’horizon. 

Comment fonctionne l’attribution d’actions gratuites ?

L’attribution d’actions gratuites est régie par les articles L225-197-1 à L225-197-6 du Code de commerce pour les sociétés par actions (SAS, SA, SCA). Elle consiste à offrir des actions de la société à certains bénéficiaires (salariés ou mandataires sociaux), sans qu’ils n’aient à les acheter.

Cette attribution est conditionnée par deux périodes :

  • Une période d’acquisition (ou de vesting), d’au moins un an, pendant laquelle le bénéficiaire ne dispose pas encore des actions.
  • Une période de conservation, pendant laquelle il ne peut pas vendre les actions, une fois acquises. Sa durée minimale est également d’un an.

La durée minimale cumulée de ces deux périodes est donc de deux ans, sauf cas particulier.

Ce mécanisme vise à aligner les intérêts des salariés avec ceux de l’entreprise, et à renforcer leur implication dans la croissance. Il est aussi souvent utilisé dans le cadre de packages de rémunération alternatifs au cash, notamment dans les startups en phase d’amorçage ou de croissance.

Quelle est l’imposition des actions gratuites en 2025 ?

1. Au moment de l’acquisition des actions

Lors de l’acquisition définitive des actions gratuites (à la fin de la période de vesting), une plus-value d’acquisition est constatée. Il s’agit de la valeur des actions au jour de l’acquisition.

Cette plus-value est imposée au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après un abattement de 50 % si les actions sont conservées au moins deux ans à compter de leur attribution.

S’y ajoutent :

  • La contribution salariale de 10 %, supprimée pour les attributions postérieures à 2017 ;
  • Les prélèvements sociaux de 17,2 % ;
  • Une éventuelle contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), de 3 % à 4 %.

2. Au moment de la cession des actions

En cas de vente ultérieure des actions, une plus-value de cession est imposable.

Elle est soumise :

Attention : seule la plus-value de cession est concernée ici. La plus-value d’acquisition a déjà été imposée au moment de l’acquisition.

Fiscalité des actions gratuites : exemple de calcul

Prenons un cas concret :

  • Une startup attribue 1 000 actions gratuites à un salarié.
  • La valeur de l’action à l’attribution est de 0 € (valeur nominale).
  • À la fin de la période d’acquisition, l’action vaut 10 €.
  • Le salarié conserve les actions pendant deux ans puis les vend à 15 €.

1. Plus-value d’acquisition :
(10 € - 0 €) x 1 000 = 10 000 €
→ imposée comme un salaire, avec abattement éventuel.

2. Plus-value de cession :
(15 € - 10 €) x 1 000 = 5 000 €
→ imposée au PFU de 30 % ou barème IR avec abattement.

Quelles sont les règles spécifiques en 2025 ?

1. Les effets de la loi Macron

La loi Macron de 2015 a assoupli le régime des actions gratuites en abaissant la fiscalité et en supprimant la contribution salariale de 10 %. Ce régime reste valable pour les actions attribuées depuis le 1er janvier 2018, à condition de respecter les conditions légales.

Pour les actions attribuées avant cette date, des régimes transitoires peuvent s’appliquer.

2. Taux de la contribution patronale en 2025

Depuis le 1er mars 2025, la contribution patronale à verser par l’entreprise est fixée à 30 % (source : Urssaf). Elle est due lors de l’attribution définitive, même si les actions ne sont pas encore revendues.

Des exonérations sont prévues pour certaines PME sous conditions (moins de 250 salariés, CA < 50 M€, pas de distribution de dividendes).

Entreprise, salariés, dirigeants : qui paie quoi ?


Moment fiscal
Acteur concerné
Impôt ou charge applicable
Attribution Entreprise Contribution patronale de 30%
Acquisition Salarié - Dirigeant IR sur plus-value d’acquisition + prélèvements sociaux
Cession Salarié - Dirigeant PFU ou IR sur plus-value de cession

Optimiser la fiscalité des actions gratuites : quelques conseils

1. Adapter le calendrier

Respecter une période de conservation de deux ans après l’attribution permet de bénéficier d’un abattement fiscal de 50 % sur la plus-value d’acquisition.

2. Bien valoriser les actions

Faire appel à un expert pour évaluer l’action au moment de l’attribution permet de limiter la base imposable lors de l’acquisition.

3. Anticiper la cession

Dans certains cas, céder les actions plus tard permet de passer à un abattement supérieur (par exemple, 65 % au-delà de huit ans de détention, sur option au barème IR).

Cas particuliers à connaître

Attribution d’actions gratuites aux non-résidents

Les non-résidents fiscaux peuvent être imposés à la fois en France et dans leur pays de résidence, selon les conventions fiscales. Une analyse fine est nécessaire.

En cas de décès

Si le bénéficiaire décède avant la fin de la période d’acquisition, l’attribution est caduque. Si le décès survient après, les actions intègrent la succession.

En cas de donation

La donation d’actions gratuites est possible, mais déclenche des conséquences fiscales spécifiques, tant du côté du donateur que du bénéficiaire.

Foire Aux Questions (FAQ) 

Comment sont imposées les actions gratuites ?

La plus-value d’acquisition est imposée comme un salaire au barème progressif, avec prélèvements sociaux. La plus-value de cession est imposée au PFU ou à l’IR selon l’option.

Comment déclarer une action gratuite ?

Il faut déclarer la plus-value d’acquisition dans la déclaration de revenus l’année où l’acquisition est définitive. La cession ultérieure sera à déclarer comme toute plus-value de valeurs mobilières.

Que prévoit la loi Macron sur les actions gratuites ?

Elle a allégé la fiscalité des actions gratuites attribuées à partir de 2018, en supprimant notamment la contribution salariale et en assouplissant les règles d’attribution.

Quel est l’abattement sur la plus-value pour les actions gratuites ?

Un abattement de 50 % est applicable sur la plus-value d’acquisition si les actions sont conservées deux ans après attribution. Ce taux peut aller jusqu’à 65 % selon la durée de détention, si l’on opte pour le barème de l’impôt sur le revenu.

Comment optimiser la fiscalité des actions gratuites ?

Il faut planifier le calendrier d’attribution et de cession, valoriser correctement les actions, et s’entourer de conseils juridiques et fiscaux adaptés.

Conclusion 

L’imposition des actions gratuites est un sujet complexe, mais incontournable pour les startups en croissance. Bien géré, ce dispositif permet de motiver les équipes, sans impacter la trésorerie. Mal préparé, il peut entraîner une fiscalité lourde et des contentieux.

Nous accompagnons régulièrement des entreprises dans la mise en œuvre et la sécurisation de leurs plans d’attribution d’actions gratuites. Faites-vous accompagner par des avocats experts en actions-gratuites pour anticiper les enjeux de l’imposition des actions gratuites.

L'abonnement juridique illimité pour les entrepreneurs

Fonds publics, conflit d'associés, mise en conformité RGPD, M&A, contentieux : découvrez toutes nos offres conçues pour les startups.