Stock option : définition et décryptage du fonctionnement

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La définition des stock options est souvent mal comprise, bien qu’elle soit au cœur des dispositifs de rémunération différée dans les entreprises.
Derrière cette notion se cache un mécanisme juridique et financier aussi stratégique que technique, qui permet à un salarié ou à un dirigeant d’acheter des actions de son entreprise à un prix fixé à l’avance, sous certaines conditions.
Si les stock-options représentent une opportunité de gain important pour les bénéficiaires, elles impliquent aussi des règles strictes. Mieux vaut donc les comprendre en profondeur pour les utiliser efficacement ou pour ne pas tomber dans certains pièges.
Stock option : définition juridique et financière
Sur le plan juridique, une stock-option est définie comme le droit accordé à un salarié ou dirigeant d’acquérir, à un prix fixé à l’avance, une ou plusieurs actions de la société émettrice, dans un délai déterminé. Cette définition figure à l’article L. 225-177 du Code de commerce, qui encadre les modalités d’attribution et d’exercice dans les sociétés anonymes.
Sur le plan financier, une stock-option représente une option d’achat sur des actions. Elle ne donne pas immédiatement la qualité d’actionnaire, mais offre la possibilité de le devenir, souvent à des conditions préférentielles. La valeur de ce droit dépend du cours de l’action, du prix d’exercice et de la durée restante avant expiration.
Les conditions à remplir pour bénéficier et exercer des stock-options
Conditions d’attribution : qui peut en bénéficier ?
En théorie, une startup peut accorder des stock-options à toute personne ayant un rôle stratégique dans le développement de l’entreprise. Cela inclut :
- les salariés et dirigeants mandataires sociaux,
- les co-fondateurs n’ayant pas pu investir initialement dans le capital,
- les freelances ou consultants, si cela est justifié et encadré contractuellement,
- les membres du board, notamment en phase de structuration ou de levée.
À la différence des BSPCE, les stock-options peuvent donc être attribuées à des profils non-salariés, y compris des étrangers ou des partenaires stratégiques, à condition de respecter les formes juridiques nécessaires. L’attribution doit toujours être formalisée par une décision d’assemblée générale, sur proposition du conseil d’administration ou de la gérance selon la forme sociale.
2. Conditions d’acquisition : vesting et présence
La plupart des startups imposent une période d’acquisition progressive des droits (vesting), généralement de 3 à 4 ans. Cela signifie que le bénéficiaire ne pourra exercer la totalité de ses stock-options que s’il reste dans l’entreprise pendant toute la durée prévue. Par exemple, un salarié pourra acquérir 25 % de ses droits chaque année.
Il est aussi courant d’inclure une clause de cliff : un seuil minimum (souvent un an) en dessous duquel aucun droit n’est acquis. Si le salarié quitte l’entreprise avant cette date, il perd l’intégralité de ses options.
Certaines startups ajoutent des conditions de performance : chiffre d’affaires, levée de fonds, nombre d’utilisateurs, ou milestones techniques. Ces conditions doivent être objectivement mesurables et formalisées dans le règlement.
3. Conditions d’exercice : prix, délais, modalités
L’exercice des stock-options suppose que le bénéficiaire achète les actions au prix d’exercice fixé à l’origine. Ce prix est souvent déterminé par rapport à la dernière valorisation connue (levée de fonds, valorisation expertisée…), mais doit rester réaliste et défendable fiscalement, sous peine de redressement.
Le délai d’exercice varie selon le plan : il peut être limité dans le temps (ex. : 5 ans après l’attribution) ou conditionné à un événement de liquidité (vente de l’entreprise, IPO…). Certaines startups permettent l’exercice anticipé, avec conservation des actions sous condition de rachat si le salarié quitte l’entreprise.
Il est indispensable de prévoir les modalités de sortie :
- que se passe-t-il si l’entreprise est rachetée ?
- les options non exercées sont-elles accélérées ?
- les actions issues de l’exercice peuvent-elles être revendues immédiatement ?
- y a-t-il un droit de rachat par la société ou les fondateurs ?
Ces mécanismes doivent être intégrés au pacte d’associés pour garantir la cohérence juridique et éviter les blocages lors d’opérations stratégiques.
Stock option ou action : quelle différence ?
Contrairement à l’action qui donne immédiatement des droits sociaux (vote, dividende, plus-value), la stock-option est par définition un droit d’acheter des actions à un prix donné. Autrement dit, la détention d’une option n’implique pas une participation au capital de la société, tant qu’elle n’est pas levée.
La différence entre une action et une option sur un stock est donc fondamentale : l’action est une part du capital, l’option est une promesse conditionnelle. L’un représente une détention effective, l’autre un potentiel.
Il convient également de distinguer les stock-options des actions gratuites, qui consistent à attribuer directement des actions sans paiement par le salarié, sous réserve d’une période d’acquisition. Le risque pour le bénéficiaire n’est donc pas le même.
Exemple concret
Prenons le cas d’un salarié qui reçoit 2 000 stock-options avec un prix d’exercice de 10 €, lorsque l’action en vaut 10 €. Deux ans plus tard, le cours de l’action atteint 30 €. Le salarié choisit de lever ses options : il paie 20 000 € (2 000 × 10 €) pour obtenir des actions valant 60 000 € sur le marché.
Il réalise donc une plus-value d’acquisition de 40 000 €. Cette plus-value sera imposée selon le régime des stock-options applicable, que nous détaillons ci-dessous.
Si, au contraire, le cours reste à 10 € ou chute en dessous, le salarié n’a aucun intérêt à lever ses options. Dans ce cas, elles peuvent expirer sans valeur.
Quelle fiscalité pour les stock-options ?
La fiscalité des stock-options varie selon plusieurs paramètres, notamment la date du plan, la qualité du bénéficiaire, et la nature de la plus-value.
Lors de l’exercice, la plus-value d’acquisition (différence entre le prix d’exercice et la valeur réelle de l’action) est généralement imposée comme un revenu d’activité. Cette somme est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, sauf en cas de plan qualifié respectant certaines conditions.
Lors de la revente, la plus-value de cession (différence entre le prix de revente et la valeur à l’exercice) est imposée comme une plus-value mobilière, au taux de 30 % (Prélèvement Forfaitaire Unique). Le contribuable peut opter pour le barème progressif si cela est plus avantageux.
Il existe des régimes spécifiques selon la date d’attribution (avant ou après 2018), et selon que l’on est dans une startup, une PME ou une société cotée.
Pour en savoir plus, découvrez notre article sur le sujet.
Avantages et inconvénients des stock-options
Le recours aux stock-options représente une stratégie d’intéressement à double tranchant. Si les avantages sont nombreux, tant pour les salariés que pour l’entreprise, les inconvénients et risques doivent également être bien compris et anticipés.
Pour le salarié
Les avantages pour le salarié
Le principal attrait des stock-options pour un bénéficiaire est leur effet de levier financier. En obtenant le droit d’acheter une action à un prix fixé à l’avance, souvent inférieur à la valeur future, le salarié ou le dirigeant peut réaliser une plus-value significative si la valorisation de l’entreprise progresse.
Autre atout majeur : l’imposition est différée. Aucun impôt n’est dû tant que les options ne sont pas exercées, ce qui laisse au bénéficiaire le choix du bon moment (fiscalement et économiquement) pour actionner ce droit. Cela peut s’avérer stratégique dans le cadre d’un changement de statut fiscal, d’une expatriation, ou d’une optimisation globale du patrimoine.
Enfin, les stock-options permettent d’entrer au capital sans apport personnel initial. Pour des salariés n’ayant pas les moyens d’acheter directement des actions, c’est une opportunité d’être associé à la création de valeur de l’entreprise.
Les inconvénients pour le salarié
Mais ces avantages s’accompagnent de risques. Le premier est l’incertitude sur la valorisation. Si le cours de l’action stagne ou baisse, le bénéficiaire ne pourra exercer ses options de manière profitable, voire n’aura aucun intérêt à les exercer. La valeur de l’option peut donc devenir nulle, malgré les attentes générées à l’origine.
Deuxième inconvénient : la fiscalité peut être lourde, surtout en l’absence d’accompagnement. Lorsqu’un salarié exerce ses options, la différence entre le prix d’exercice et la valeur réelle de l’action est considérée comme un revenu, imposé à l’impôt sur le revenu (souvent à un taux élevé) et aux prélèvements sociaux. Puis, en cas de revente ultérieure, une deuxième couche d’imposition s’applique sur la plus-value de cession.
De plus, certaines conditions contractuelles (période d’acquisition, clauses de présence) peuvent rendre le dispositif peu flexible, en particulier en cas de départ volontaire ou de licenciement.
Pour l’entreprise
Les avantages pour l’entreprise
Pour une société, en particulier une startup ou une entreprise en phase de croissance, les stock-options constituent un outil puissant de fidélisation et de motivation. Ils permettent de récompenser les salariés sans grever immédiatement la trésorerie de l’entreprise, contrairement à une prime ou une augmentation de salaire.
Ce système valorise la contribution à long terme, puisque les options ne peuvent être levées qu’après plusieurs années. Il incite les équipes à rester engagées jusqu’à des étapes-clés : levée de fonds, rentabilité, introduction en bourse, ou cession de la société.
Du point de vue des investisseurs ou des fondateurs, les stock-options peuvent aussi être plus souples que d’autres mécanismes (actions gratuites, BSPCE), notamment pour des profils étrangers ou des consultants non éligibles à d’autres régimes.
Enfin, bien gérés, les stock-options sont perçus comme un avantage concurrentiel sur le marché du recrutement, en particulier pour les profils techniques ou exécutifs.
Les inconvénients pour l’entreprise
Les stock-options exigent une structuration juridique rigoureuse. L’entreprise doit prévoir des statuts adaptés, rédiger un plan conforme aux textes, obtenir les autorisations nécessaires (en AG), et intégrer le dispositif dans son pacte d’associés. Le non-respect de ces formalités peut entraîner une remise en cause du régime fiscal favorable.
Il faut également anticiper les effets dilutifs. Chaque option exercée dilue mécaniquement les actionnaires existants. Une mauvaise maîtrise de la répartition du capital peut créer des tensions entre fondateurs, salariés et investisseurs.
Enfin, mal calibrées ou mal expliquées, les stock-options peuvent générer des frustrations internes : si l’attribution est perçue comme injuste, ou si la valeur espérée ne se matérialise jamais, cela peut affecter la motivation plutôt que la renforcer. La pédagogie interne et la transparence sont donc indispensables.
Foire Aux Questions (FAQ)
Quelle est la définition juridique d’une stock option ?
C’est un droit accordé par une société à un salarié ou dirigeant de souscrire ou d’acheter une action à un prix fixé, pendant une période donnée.
Quelle est la différence entre une stock option et une action gratuite ?
La stock-option est un droit d’achat, l’action gratuite est une attribution directe sans paiement. Le risque et le potentiel sont donc différents.
Quelle fiscalité en 2025 pour les stock options ?
À l’exercice, la plus-value est imposée comme un revenu. À la cession, la plus-value est imposée comme un gain en capital. Des exonérations ou régimes particuliers existent selon les cas.
Est-ce avantageux de recevoir des stock options en tant que salarié ?
Oui, si le plan est bien conçu, que la société a un fort potentiel de croissance, et que l’exercice est effectué au bon moment.
Peut-on perdre de l’argent avec des stock options ?
Oui, si le cours de l’action reste inférieur au prix d’exercice. Les options deviennent alors sans valeur.
Que se passe-t-il si je quitte l’entreprise avant d’exercer mes options ?
Les options non acquises sont généralement perdues. Celles acquises peuvent parfois être exercées dans un délai contractuel, à vérifier dans le plan.
Conclusion
La stock-option est un outil d’intéressement à la fois technique et stratégique, dont la bonne utilisation peut générer un gain important pour le salarié comme pour l’entreprise. Mais encore faut-il comprendre ses mécanismes, ses différences avec d’autres outils, et surtout, sa fiscalité.
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