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Comment calculer la valorisation de votre startup en 2025 ?
5 mins

Valorisation startup : comment estimer la valeur de sa startup à chaque étape ?

Publié le
19/5/25

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Lancer une startup, c’est porter une vision, résoudre un problème, bâtir un projet ambitieux. Mais très vite, une question se pose pour tout fondateur : quelle est la valeur réelle de ma startup ?

Que ce soit pour lever des fonds, faire entrer des associés, ou simplement structurer votre stratégie de développement, la valorisation d’une startup est une étape incontournable. Pourtant, elle reste souvent mal comprise, sujette à approximations, ou basée sur des critères purement intuitifs.

Dans cet article, nous expliquons de manière simple et structurée comment définir la valorisation d’une startup, quelles méthodes utiliser, quels pièges éviter, et comment préparer une levée de fonds en toute sérénité.

Comprendre la valorisation d’une startup 

Pourquoi valoriser sa startup dès les premières étapes ?

La valorisation d’une startup représente le montant auquel elle est estimée par le marché (ou par des investisseurs), à un instant donné. En pratique, elle sert à :

  • Déterminer combien de capital céder en échange d’un financement : si vous levez 300 000 € pour une startup valorisée à 1,5 million €, vous cédez 20 % du capital.
  • Encadrer les relations entre associés : une valorisation trop haute ou trop basse peut créer des tensions ou des déséquilibres.
  • Préparer une levée de fonds ou un pacte d’associés : la valorisation impacte directement les droits de vote, les dividendes futurs, etc.

Exemple concret : deux cofondateurs détiennent 50 % chacun. Ils souhaitent lever 250 000 € à une valorisation post-money de 1 million €. Après la levée, ils détiendront 37,5 % chacun, et l’investisseur 25 %. Si la valorisation est mal estimée, l’un des fondateurs peut se retrouver fortement dilué sans le réaliser.

Valorisation financière vs valorisation émotionnelle

Dans les premiers mois d’un projet, la tentation est grande de surévaluer sa startup. Après tout, vous y croyez, vous y avez passé des mois, et l’idée semble géniale !

Mais les investisseurs, eux, raisonnent différemment : ils analysent les chiffres, la traction, la scalabilité, la concurrence, et surtout, le risque. D’où l’importance d’avoir une approche structurée, documentée, et réaliste.

Comment définir la valorisation d’une startup ? Les principales méthodes

L’approche comparative ou benchmark

La méthode d’évaluation d’entreprise par comparaison est la méthode la plus intuitive : vous comparez votre projet à d’autres startups similaires.

Exemple : vous créez une startup SaaS B2B avec un produit en bêta, et 200 utilisateurs. En observant les levées réalisées récemment par d’autres startups SaaS à un stade équivalent, vous pouvez estimer que votre valorisation se situe entre 800 000 € et 1,5 million €.

Attention : chaque projet est unique, les données publiques sont souvent partielles, et les levées publiées ne reflètent pas toujours la réalité des conditions négociées.

L’approche par les multiples

Cette méthode repose sur des ratios financiers ou opérationnels. On applique un multiple (généralement issu du marché) à un indicateur clé :

  • Chiffre d’affaires annuel (ARR / MRR) pour les startups SaaS.
  • Nombre d’utilisateurs actifs pour une application mobile.
  • Traction commerciale pour une marketplace.

Exemple : une startup SaaS avec 20 000 € de MRR peut être valorisée entre 8 et 15 fois ce chiffre annuelisé. Soit une valorisation startup SaaS comprise entre 1,9 et 3,6 millions €.

Cette méthode est surtout utilisée quand il y a déjà un début de traction mesurable.

La Venture Capital Method (VCM)

C’est la méthode préférée des investisseurs en capital-risque. Elle repose sur :

  • L’estimation de la valeur future de la startup à l’exit (revente, IPO).
  • Le taux de retour attendu (généralement x10 en amorçage).
  • La part du capital que l’investisseur souhaite détenir.

Exemple :

  • L’investisseur estime que votre startup pourra valoir 20 M€ dans 5 ans.
  • Il veut multiplier son investissement par 10.
  • Il investit 500 000 €.  Il souhaite donc que sa participation actuelle représente 2 M€, soit 10 % de la startup → cela implique une valorisation post-money de 5 M€.

C’est une méthode simple, mais qui nécessite une projection réaliste de la valeur future.

Les méthodes avancées : DCF, Scorecard…

D’autres méthodes existent, comme le Discounted Cash Flow (DCF) ou la Scorecard Method (notamment utilisée aux États-Unis). Elles sont plus complexes et peu adaptées aux startups early-stage sans historique de revenus.

En France, pour la valorisation d’une startup française en amorçage, la méthode comparative et la VCM sont les plus utilisées.

Valorisation startup : erreurs fréquentes et bonnes pratiques

  1. Surestimer sa valorisation

C’est l’erreur la plus fréquente chez les fondateurs early-stage. Fixer une valorisation startup levée de fonds trop haute peut faire fuir les investisseurs, ou ralentir les négociations.

Autre risque : obtenir des conditions trop favorables sur un premier tour… qui vous bloquent lors du deuxième. Si votre valorisation ne suit pas votre croissance réelle, le prochain investisseur imposera une « down round » (valorisation en baisse), ce qui peut démotiver l’équipe et nuire à votre image.

  1. Négliger la dilution

La valorisation détermine la part de capital que vous cédez. Si vous ne maîtrisez pas cette mécanique, vous risquez de vous retrouver minoritaire… dès le premier tour.

Exemple :

  • Vous levez 300 000 € à une valorisation post-money de 1 M€ → vous cédez 30 % de votre capital.
  • Si vous refaites une levée 6 mois plus tard sans croissance forte, vous devrez à nouveau céder 20 à 30 %… et ne plus avoir la majorité.

Il est donc crucial de simuler plusieurs scénarios dès le départ.

  1. Ne pas adapter sa valorisation à son stade

Il n’y a pas de “bonne” valorisation universelle. Tout dépend de votre maturité :

Stade

Indicateurs typiques

Valorisation estimée (ordre de grandeur)

Idée seule 

Pitch, vision

< 500 K€

MVP ou prototype

Démo fonctionnelle

500 K€ – 1,2 M€

Early traction

Premiers clients, tests payants

1 M€ – 2,5 M€

Traction validée

Revenu régulier, équipe formée

2,5 M€ – 5 M€

Ce sont des fourchettes indicatives, bien sûr, mais elles aident à se positionner.

La valorisation en levée de fonds : stratégie et accompagnement

Quand négocier la valorisation ?

La valorisation d’une startup se discute généralement :

  • lors de la signature de la term sheet,
  • avant la due diligence,
  • en amont de la rédaction des pactes d’associés.

Elle peut être exprimée :

  • en pré-money : avant injection des fonds,
  • en post-money : après injection.

Bien comprendre ces notions est essentiel pour bien négocier.

Trouver le bon équilibre

Il ne s’agit pas de viser le maximum, mais de trouver un équilibre entre dilution raisonnable et valorisation crédible. Les bons investisseurs savent que le fondateur doit rester motivé et majoritaire.

Astuce : présenter plusieurs scénarios de valorisation selon les besoins de financement peut rassurer les investisseurs sur votre réalisme.

Pourquoi se faire accompagner par un avocat ?

La valorisation n’est pas qu’une question financière. Elle a des conséquences juridiques fortes : dilution, droits de vote, clauses de sortie, levée de garanties…

Un accompagnement juridique dès la première levée est crucial pour :

  • structurer les documents (term sheet, pacte, actes),
  • défendre vos intérêts,
  • anticiper les futures levées.

Le cabinet Bold Avocats, fort de son expérience auprès de startups françaises, accompagne chaque année des dizaines de projets dans leurs levées de fonds. Négociation de term sheets, audit juridique, sécurisation des pactes : nos équipes sont à vos côtés.

Foire aux questions (FAQ)

Comment définir la valorisation d’une startup ?

En combinant plusieurs méthodes : comparaison avec d’autres projets similaires, approche par les multiples (revenus, utilisateurs), et projection selon la venture capital method.

Comment calculer la valorisation d’une startup en amorçage ?

Généralement en se basant sur des benchmarks, un multiple du revenu prévisionnel, ou en projetant la valeur future à l’exit. Il est rare d’utiliser des méthodes classiques comme le DCF à ce stade.

Quels sont les critères qui influencent la valorisation ?

Le marché visé, la traction, la technologie, l’équipe, la scalabilité, la concurrence, les revenus potentiels… et la qualité de la présentation du projet.

Comment valoriser une startup sans chiffre d’affaires ?

Par l’analyse du marché, du potentiel, du produit, de l’équipe, et via des méthodes comme la scorecard method ou la venture capital method.

Quels sont les risques d’une mauvaise valorisation lors d’un investissement ?

Rejet des investisseurs, levée de fonds avortée, dilution excessive, mauvaise image lors des tours suivants, conflits entre associés.

Conclusion 

En somme, valoriser sa startup, c’est poser les bases de sa réussite. Déterminer la valorisation d’une startup est à la fois un exercice stratégique, juridique et émotionnel. Il ne s’agit pas de tirer un chiffre du chapeau, mais de construire une vision argumentée, documentée, réaliste.

Vous préparez une levée de fonds ou souhaitez évaluer la valeur de votre projet ? Contactez Bold Avocats pour un premier échange.

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