Blog
Comment fixer la durée d’un contrat commercial ?
5 mins

Contrat commercial : durée, renouvellement tacite et résiliation

Publié le
29/12/25

TOC Example

La durée d’un contrat commercial n’est jamais un détail. Elle fixe le tempo de la relation, les marges de manœuvre de chaque partie et la manière dont le contrat pourra évoluer, se renouveler… ou s’éteindre. Pourtant, c’est l’un des éléments les plus souvent survolés au moment de la signature.

Combien de temps un contrat commercial peut-il durer ? Peut-on y mettre fin librement ? Que vaut une clause de renouvellement automatique ou un silence prolongé entre les parties ? Ces questions paraissent théoriques au départ, mais deviennent essentielles lorsqu’un différend surgit ou lorsqu’une partie souhaite se désengager.

Dans cet article, nous faisons le point de manière claire et pratique : règles juridiques, exemples concrets, bonnes pratiques et erreurs fréquentes

L’objectif est simple : vous permettre de sécuriser la durée de votre contrat commercial avant qu’elle ne devienne source de litige.

Qu’est-ce qu’un contrat commercial ?

Avant de parler de durée, rappelons ce qu’est un contrat commercial.

Un contrat commercial est un accord conclu entre deux parties exerçant une activité professionnelle, dans le but de réaliser une opération économique à vocation lucrative.

Il peut s'agir d’une vente, d’une prestation de service, d’une distribution, d’une franchise ou encore d’un contrat entre fournisseur et client.

Voici quelques exemples de contrats commerciaux :

À ne pas confondre : un contrat de travail n’est pas un contrat commercial. De même, un contrat entre particuliers ou sans but lucratif ne relève pas du droit commercial.

Quelle est la durée d’un contrat commercial ?

En droit français, la durée d’un contrat commercial relève du principe de liberté contractuelle. Cela signifie que les parties sont libres de déterminer si le contrat sera conclu :

  • pour une durée déterminée, fixée à l’avance (ex : 2 ans, 5 ans, 10 ans),
  • ou pour une durée indéterminée, sans date de fin.

Les deux formules ont des implications différentes : 

  1. Un contrat à durée déterminée prend automatiquement fin à son échéance, sauf reconduction. 
  2. Un contrat à durée indéterminée peut être résilié à tout moment, sous réserve du respect d’un préavis raisonnable.

Mais cette liberté connaît des limites. Certains contrats commerciaux sont encadrés par des textes spécifiques qui imposent des durées minimales ou des conditions particulières de rupture.

Faisons le point. 

Les durées spécifiques selon le type de contrat commercial

La durée d’un contrat commercial dépend aussi de sa nature. Voici quelques exemples concrets :

  • Contrat de distribution ou d’agent commercial : il peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée. En cas de rupture, l’indemnité de fin de contrat peut être due à l’agent, sauf faute grave.

  • Contrat de franchise : souvent à durée déterminée (5 à 10 ans). La clause de reconduction et les conditions de sortie sont essentielles.

  • Contrat de partenariat commercial : peut être mixte, combinant des éléments de fourniture et de collaboration. La durée doit être précisée, surtout si des investissements sont en jeu.

  • Contrat de prestation de services : souvent conclu à durée indéterminée avec possibilité de résiliation unilatérale. Attention au préavis et à l’organisation du transfert de compétences.

  • Contrat de fourniture ou de distribution exclusive : une durée minimale est parfois requise pour amortir les investissements du distributeur. Les clauses de renouvellement peuvent générer des conflits si elles ne sont pas claires.

Certains contrats sont qualifiés de contrats commerciaux mixtes lorsqu’ils comprennent à la fois des prestations de service et la fourniture de biens. Leur durée dépend des prestations prévues et des équilibres économiques entre les parties.

Résiliation, reconduction, renouvellement : les enjeux juridiques de la durée

La gestion de la fin de contrat est aussi importante que sa signature. 

Le contrat commercial à durée déterminée

Un contrat commercial à durée déterminée s’achève automatiquement à l’échéance prévue, sauf clause de reconduction tacite. Dans ce cas, le contrat est prolongé pour une durée identique ou prévue à l’avance.

Mais cette reconduction automatique doit respecter certaines conditions. Si elle crée un lien perpétuel sans possibilité de sortie, elle peut être jugée abusive. 

Astuce : il est recommandé de prévoir des clauses claires de non-reconduction automatique, ou de fixer une limite au nombre de reconductions.

Le contrat commercial à durée indéterminée

Pour les contrats à durée indéterminée, chaque partie peut y mettre fin librement, mais avec un préavis raisonnable. Ce préavis dépend des usages, de la durée de la relation, et des investissements engagés. 

Attention car une rupture brutale sans préavis peut engager la responsabilité de l’auteur, notamment au titre de l’article L.442-1 II du Code de commerce.

Dans tous les cas, il est essentiel de rédiger des clauses de résiliation précises : modalités, motifs, délais, conséquences. Ces clauses permettent d’éviter les litiges et de préserver les intérêts des deux parties.

Quelle est la durée maximale d’un contrat commercial ?

En l’absence de disposition légale spécifique, il n’existe pas de durée maximale imposée. Les parties peuvent conclure un contrat de 1 an, 10 ans, ou même 99 ans si elles le souhaitent. 

Toutefois, plus la durée est longue, plus la clause de révision ou de renégociation devient nécessaire pour éviter un déséquilibre contractuel au fil du temps.

En pratique, les contrats les plus stratégiques (franchise, distribution, location de matériel, etc.) se concluent souvent pour des périodes de 3 à 10 ans, même si certaines activités réglementées peuvent imposer des durées spécifiques.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la durée légale d’un contrat commercial ?

Il n’y a pas de durée légale : les parties sont libres de fixer la durée qu’elles souhaitent, sous réserve de ne pas porter atteinte à l’ordre public.

Un contrat commercial peut-il être résilié sans motif ?

Uniquement s’il est à durée indéterminée. Même dans ce cas, un préavis raisonnable est requis. Une résiliation brutale ou abusive est sanctionnée.

Que veut dire “tacite reconduction” ?

Cela signifie que le contrat se renouvelle automatiquement à l’échéance, sauf dénonciation dans un délai prévu au contrat (souvent 1 à 3 mois).

Un contrat commercial entre fournisseur et client est-il toujours écrit ?

Ce n’est pas obligatoire en droit. Mais en pratique, il est fortement recommandé de formaliser par écrit pour sécuriser les obligations de chaque partie.

Quelle est la différence entre un contrat commercial et un contrat commercial mixte ?

Un contrat mixte combine des prestations civiles et commerciales. Cela peut avoir des conséquences sur la compétence du tribunal et sur certaines règles applicables, notamment en matière de preuve et de durée.

Conclusion

La durée du contrat commercial n’est jamais un détail. Elle doit être réfléchie, négociée, et rédigée avec soin. C’est elle qui conditionne la sécurité de votre relation commerciale, la possibilité de sortir du contrat et les risques juridiques en cas de litige. 

En cas de doute, n’hésitez pas à faire relire vos contrats par un avocat spécialisé. Nos avocats en contrats commerciaux vous accompagnent pour sécuriser vos relations commerciales dès la rédaction.

L'abonnement juridique illimité pour les entrepreneurs

Fonds publics, conflit d'associés, mise en conformité RGPD, M&A, contentieux : découvrez toutes nos offres conçues pour les startups.