Prenons une plateforme qui fait travailler des tiers pour rendre un service spécifique. Nous avons vu dans les précédents articles de cette série qu'il existe deux modèles principaux entre lesquels choisir : soit la mise en relation, soit la sous-traitance.
En fonction du modèle choisi, il va y avoir des impacts sur la gestion opérationnelle et financière de la société. Il y en a beaucoup, nous avons donc décidé d'en faire un article à part entière.
Le but, quand on modélise une startup, est que ce soit le plus simple possible: que ce ne soit pas une usine à gaz au quotidien.
Les flux financiers ne seront pas les mêmes en mise en relation ou en sous-traitance, alors voyons ensemble les différents points financiers qui pourront t'aider à prendre une décision plus facilement.
En fonction du modèle que tu choisis, tu vas encaisser des sommes et des proportions de cash différentes. Combien dois-tu garder pour être sûr de pouvoir payer tes fournisseurs, et bien sur, la TVA que tu as encaissée ?
Le modèle de mise en relation est vraiment le modèle qui permet d'avoir le plus de simplicité en termes de gestion des flux :
La vraie question que tu dois te poser est de savoir sur qui va peser le prix de la mise en relation, c'est-à-dire, qui va payer ta commission.
Par exemple, si ta plateforme a vocation à mettre en relation des particuliers et des professionnels (c'est-à-dire une relation B2C), tu as deux possibilités :
Le modèle de la mise en relation te permet également d'avoir peu d’extraction comptables complexes et donc un volume de traitement assez classique.
Le modèle de la sous-traitance est différent : tu peux avoir des flux plus complexes et plus nombreux.
- Sur ce que tu factures au client final : ton client te paye ta facture avec de la TVA, que tu dois reverser au Trésor public.
- Ton sous-traitant te facture avec de la TVA : la TVA que tu payes à tes prestataires est récupérable.
➡️ Tu ne reverses à l'Etat que le delta entre les deux, c'est-à-dire la différence entre la TVA que tu as collectée sur tes factures et la TVA que tu as payée sur les factures de tes sous traitants.
Attention si tu travailles avec des sous-traitants auto-entrepreneurs qui n'appliquent pas la TVA sur leurs factures, donc sans TVA à déduire de la TVA que tu collectes.
Tu peux en effet te retrouver dans la situation suivante : facturer tes clients avec de la TVA et être facturé par tes partenaires mais sans TVA. Veille donc à bien gérer ta trésorerie car tu peux te retrouver à collecter des montants importants de TVA, que tu devras reverser à l’Etat.
En clair, le modèle de la sous traitance peut impliquer des coûts de services administratifs plus lourds. Peut-être même qu'à terme, tu voudras embaucher des personnes dédiées pour gérer ces aspects.
Nous te conseillons donc, si tu envisages ce modèle, de veiller à t’entourer d’une équipe comptable qui a l’habitude de ce type d’opérations.
Au regard de la TVA, les intermédiaires transparents, par exemple une startup qui fait de la mise en relation, sont considérés comme effectuant des opérations d'entremises et ces opérations sont considérées comme de vraies prestations de services indépendantes relevant du taux de 20%.
En sous traitance c'est différent, puisque la plateforme est considérée comme un "acheteur/revendeur" de biens ou de services - ces opérations suivent donc leur propre régime en matière de taux.
Par exemple :
Comme nous l'avons vu, chaque modèle a des incidences spécifiques en comptabilité et potentiellement en fiscalité. Il faut donc avoir les idées claires sur le type de modèle que tu appliques, et surtout identifier quel sera le modèle le plus efficient pour ton activité.
A savoir : il est aussi possible d'utiliser les 2 modèles concomitamment, par exemple pour 2 types de clientèles différents. Mais dans ce cas, il faut pouvoir identifier clairement les flux financiers en fonction de la clientèle et donc du modèle économique.
Ça c'est pour la TVA, mais tu as d'autres obligations fiscales.
Lorsque tu exploites une plateforme de mise en relation, tu permets potentiellement à des personnes (côté offre) de gagner de l'argent grâce à aux clients avec lesquels tu les mets en relation. Tu as trois obligations déclaratives :
En sous-traitance à l'inverse, il n'y a pas d'obligations déclaratives particulières.
Les flux financiers et comptables qui vont s'appliquer dans l'un ou l'autre modèle économique peuvent être complexes. Pour éviter de monter une usine à gaz, nous te conseillons la méthodologie suivante :