Quand tu as un projet entrepreneurial, l'une des premières questions que tu dois te poser est : comment est-ce que tu veux vendre le produit ou le service que tu souhaites développer?
Par exemple, si tu développes une plateforme qui vend des consultations vétérinaires, alors ces prestations peuvent être exécutées par des vétérinaires indépendants, que tu n'emploieras pas.
Ton travail est donc d'une part de trouver ces vétérinaires, et d'autre part de dénicher les clients, pour ensuite créer des opportunités business entre ces deux parties.
Ce modèle, où ce n'est pas toi qui emploie directement le prestataire, c'est en fait l'une des méthodes les plus répandues dans l'écosystème startup ces dernières années.
La définition de ce qu'on va appeler ton modèle économique, c'est une clé essentielle au lancement de ton activité. Concrètement, le définir, c'est déterminer :
- ce que tu vends,
- à qui,
- de quelle manière,
- et surtout comment tu te rémunères dessus.
Le problème, c'est qu'en fonction des situations et des secteurs d'activité, tu as des obligations, des responsabilités, et surtout des modèles opérationnels différents, qui peuvent par conséquent être plus ou moins complexes.
Il peut être compliqué de naviguer au milieu de ces notions, quand tu as en plus ta société à gérer. Nous avons donc rédigé une série d'articles qui vont t'expliquer ce que tu dois savoir sur ces modèles et comment tu pourras les implémenter dans ta startup, de manière saine, et pérenne.
Dans cet article introductif, nous allons t'exposer deux grands modèles économiques qui font également l'objet d'articles plus détaillés, à savoir : le modèle de mise en relation et le modèle de sous-traitance.
Cela va te permettre d'identifier quel modèle fonctionne le mieux pour ton activité, en fonction de tes exigences opérationnelles.
Le premier type de modèle, c'est celui de la mise en relation. Concrètement, cela consiste à mettre en relation quelqu'un qui procure un service, donc une offre, avec une personne qui le reçoit, donc une demande.
Finalement, c'est un peu comme quand ton père te parle de sa vieille voiture dont il veut se débarrasser et que de l'autre côté ton meilleur ami te dit qu’il adore les voitures un peu vintage. Si tu les présentes, et qu'ils font affaire, bravo, tu auras fait de la mise en relation !
Le second type de modèle, c'est la sous-traitance. Cette fois, cela consiste à faire exécuter toute la prestation que tu vends, ou seulement une partie, par un tiers. Dans ce cas, tu ne réalises pas la prestation toi-même, mais tu paies quelqu'un pour l'exécuter à ta place.
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On peut prendre l'exemple d'une plateforme, qui proposerait un service de coaching, mais qui sous-traiterait la prestation auprès de coachs indépendants, qui s'occuperaient de diriger la séance à sa place.
La différence entre les deux modèles peut paraitre subtile à ce stade. Mais de nombreuses conséquences en découlent pour ta société.
Sans rentrer forcément dans le détail, nous allons te donner un aperçu du fonctionnement de chaque modèle en comparant leurs caractéristiques. Chacun de ces aspects est approfondi dans les autres articles de cette série sur les plateformes.
En terme de responsabilité, il faut savoir que la mise en relation engage une responsabilité plus limitée que la sous traitance, dans laquelle la société est véritablement responsable de l'exécution de la prestation par son sous-traitant.
Si par exemple, tu dois sortir le chien de tes voisins, mais que tu demandes à ton petit frère ou à ta petite soeur de le faire à ta place - c'est de la sous-traitance - et que cette dernière oublie, c'est à toi qu'on cherchera des ennuis. Libre à toi ensuite, de faire ce qu'il te plaît.
Un des points qui pose souvent problème à des startups dans certains secteurs, c'est la notion de statuts réglementés. Le modèle de mise en relation peut permettre d'y échapper car la plateforme n'a alors pas besoin d'avoir elle-même le statut. C'est le cas par exemple, de la plateforme sur les prestations vétérinaires sous forme de mise en relation que nous avons évoquée en introduction.
En sous traitance en revanche, la société qui exploite la plateforme doit cette fois avoir l'éventuel statut règlementé pour fournir la prestation.
En termes de flux financiers, en mise en relation la plateforme a l'interdiction d'encaisser pour le compte de tiers. Il faudra donc recourir à un tiers, comme un émetteur de monnaie électronique (type Stripe Connect ou MangoPay), dont le prix devra être pris en compte dans le business plan de la société. En revanche, la gestion comptable et de trésorerie sera relativement simple dans le cadre d'une mise en relation.
En sous-traitance, la gestion des flux financiers est plus classique (pas besoin de recourir à un tiers), mais implique une plus grande complexité. Ce sujet fait l'objet d'un article dédié dans cette série.
Autre chose à savoir, en mise en relation, puisque la plateforme joue le rôle d'intermédiaire, elle ne peut pas en principe fixer les prix de la prestation, ou ses modalités d'exécution.
En sous traitance, la liberté est totale pour fixer le prix qui sera payé par le client.
Par exemple si tu es payé pour arroser tous les mois les fleurs de tes voisins, mais que tu demandes là aussi à tes frères et soeurs de le faire, c'est toi qui négocies tes tarifs avec tes voisins et qui décide ensuite combien tu rémunères tes frères et soeurs.
Du point de vue client cette fois, la mise en relation peut être moins sécurisante que la sous-traitance, surtout vis à vis d'un client, qui souhaiterait que la plateforme soit responsable des prestations exécutées.
Enfin, en sous-traitance, le risque de requalification en contrat de travail du sous traitant est plus élevé qu'en mise en relation. Ce sujet est détaillé dans l'article relatif à la sous-traitance.
Chaque modèle économique a des implications, tant business que juridiques, qui sont bien précises.
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Pour choisir celui qui correspond le mieux avec l'activité que tu as en tête, il est primordial que tu comprennes comment fonctionne chaque modèle.
En fait c'est un peu comme des briques de lego : chaque modèle permet d'utiliser certaines briques, et pas d'autres.
C'est la raison pour laquelle nous avons fait cette série d'articles sur les plateformes: pour que tu puisses comprendre quelles briques tu peux utiliser pour chaque modèle, et que tu puisses te les approprier, pour construire le tien et, si besoin, le faire évoluer au cours de la vie de ton entreprise, en fonction de tes besoins opérationnels.
Les autres articles de cette série sur les plateformes détaillent ces briques, c'est à dire le fonctionnement, les implications et les enjeux de ces deux grands modèles. Un article est dédié aux implications financières et fiscales. Nous t'invitons donc à aller lire les autres articles de cette série, qui te permettront d'avoir en tête ces points essentiels au lancement de ton activité ou si tu veux la faire évoluer.
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