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Fiscalité des actions gratuites : ce que vous devez savoir en 2025
5 mins

Fiscalité des actions gratuites en 2025 : ce que vous devez savoir pour optimiser votre stratégie

Publié le
24/7/25

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La fiscalité des actions gratuites est un sujet complexe mais essentiel pour les salariés, les dirigeants et les actionnaires qui bénéficient de ce mécanisme d'intéressement. 

En 2025, les règles fiscales applicables à l’attribution, à la cession ou à la transmission d’actions gratuites ont été précisées, mais restent techniques. Pour optimiser votre stratégie ou éviter des erreurs coûteuses, il est crucial de comprendre chaque étape du traitement fiscal applicable.

Attribution d’actions gratuites : rappel du mécanisme

L’attribution gratuite d’actions (AGA) est un dispositif permettant à une société d’offrir gratuitement à ses salariés ou dirigeants une certaine quantité d’actions, sous réserve de conditions spécifiques (ancienneté, performance, présence dans l’entreprise…).

Introduit par la loi du 30 décembre 2004, ce mécanisme a été profondément modifié par la Loi Macron du 6 août 2015, qui a abaissé les délais minimums et allégé la fiscalité, avant d’être en partie durci par les lois de finances suivantes. 

Aujourd’hui, un plan d’actions gratuites suit généralement trois phases strictement encadrées par les articles L. 225-197-1 et suivants du Code de commerce : 

  1. la décision d’attribution
  2. la période d’acquisition (souvent entre 1 et 2 ans), puis 
  3. la période de conservation.

Au terme de ces phases, les actions sont définitivement acquises par le bénéficiaire, qui pourra ensuite les revendre. C’est sur ces deux étapes (acquisition et cession) que la fiscalité se déclenche.

La fiscalité applicable à l’acquisition et à la cession

1. La fiscalité à l’acquisition : un avantage imposable

Lorsque les actions deviennent définitivement acquises, leur valeur à cette date constitue un avantage en nature, considéré comme un revenu imposable. Ce revenu est imposé à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des traitements et salaires, ou des BNC pour les dirigeants non-salariés.

Le montant est soumis :

Côté employeur, une contribution patronale des actions gratuites est également due : depuis le 1er mars 2025, son taux est passé à 30 %, sauf exonération applicable aux PME sous conditions.

2. La fiscalité à la cession : plus-value mobilière

Lorsque les actions sont revendues, la différence entre le prix de vente et la valeur d’acquisition constitue une plus-value de cession de valeurs mobilières, soumise :

  • soit au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 % (12,8 % d’IR + 17,2 % de prélèvements sociaux),
  • soit, sur option, au barème progressif avec abattement pour durée de détention si les actions ont été attribuées avant 2018.

Dans certains cas, notamment pour les plans d’actions gratuites ouverts à partir de 2018, aucun abattement pour durée de détention ne s’applique. Toutefois, des dispositifs dérogatoires subsistent pour les PME de moins de 10 ans.

Cas pratiques de fiscalité des actions gratuites en 2025

1. Résident fiscal français

Le résident fiscal en France est soumis à l’ensemble du dispositif évoqué ci-dessus. La fiscalité s’applique d’abord à la date d’acquisition des actions gratuites, puis à la date de revente. L’imposition à l’acquisition est prélevée automatiquement via la paie, sauf exception. La plus-value à la revente est déclarée via le formulaire n°2074.

2. Non-résident fiscal

Les non-résidents doivent se référer aux conventions fiscales internationales. En règle générale, la France conserve le droit d’imposer l’avantage lié à l’attribution des actions si le bénéficiaire travaillait en France au moment de l’attribution. En revanche, la fiscalité sur la plus-value peut relever de l’État de résidence.

Il est donc essentiel de se faire accompagner pour éviter une double imposition, notamment pour les cadres expatriés ou les dirigeants basés à l’étranger.

3. Décès du bénéficiaire

En cas de décès du salarié ou du dirigeant bénéficiaire avant la cession des actions gratuites, la fiscalité diffère selon que les actions étaient définitivement acquises ou non. Si elles ne l’étaient pas, elles tombent en principe, sauf clause contraire, dans la succession et peuvent être transmises sans déclenchement d’imposition immédiate. Si elles ont été acquises mais pas encore revendues, le régime fiscal applicable dépendra de la nature des droits transmis et des modalités de liquidation.

4. Actions gratuites et sociétés cotées : le cas Air Liquide

Les actionnaires d’Air Liquide sont régulièrement concernés par des attributions gratuites d’actions. En 2025, la société a poursuivi cette politique en maintenant un dispositif d’intéressement avantageux. Cependant, la fiscalité reste celle des règles générales, sauf cas spécifiques d’attribution nominative ou de détention au porteur avec durée de conservation exigée.

Simulation de calcul : combien allez-vous réellement payer ?

Prenons l’exemple suivant : vous recevez 1 000 actions gratuites d’une valeur unitaire de 40 € à l’acquisition, soit 40 000 € d’avantage imposable. 

Vous les revendez deux ans plus tard à 55 € par action, soit 55 000 € au total.

  • Lors de l’acquisition, vous êtes imposé sur les 40 000 € comme un salaire, auquel s’ajoute une contribution salariale de 10 %, soit 4 000 €.
  • Lors de la cession, la plus-value imposable est de 15 000 € (55 000 – 40 000), soumise au PFU de 30 %, soit 4 500 € d’impôt.

Au total, vous supportez donc près de 8 500 € de charges fiscales sur un gain brut de 55 000 €.

Optimiser la fiscalité des actions gratuites : conseils pratiques

Plusieurs leviers permettent de réduire la fiscalité :

  • Conserver les actions au-delà de deux ans, voire cinq ans, dans les cas où un abattement reste applicable.
  • Privilégier l’imposition au barème progressif si votre taux marginal d’imposition est faible, ou en cas de plus-value importante avec un ancien plan.
  • Structurer une donation avant cession dans une logique de transmission familiale, permettant d’anticiper les droits de succession et d’utiliser les abattements fiscaux.
  • Prévoir les plans d’actions gratuites dans une stratégie d’intéressement plus large : attribution aux actionnaires, BSPCE, stock-options, ou complément de rémunération.

Pourquoi se faire accompagner dans sa stratégie d’attribution ou de cession ?

La fiscalité des actions gratuites nécessite une approche sur mesure. Il est crucial d’analyser le statut du bénéficiaire, le calendrier d’acquisition, le choix du mode d’imposition et l’impact successoral ou international du dispositif.

Chez Bold Avocats, nous accompagnons les dirigeants, les entreprises et les salariés pour :

  • concevoir ou sécuriser un plan d’attribution d’actions gratuites,
  • optimiser la fiscalité selon la situation personnelle ou professionnelle,
  • structurer la cession, la transmission ou la donation des actions dans un cadre juridique fiable.



Foire Aux Questions (FAQ) 

Comment calculer la fiscalité sur les actions gratuites ?

Il faut distinguer l’imposition à l’acquisition (valeur des actions = revenu imposable) et à la cession (plus-value sur la revente). La première est soumise à l’impôt sur le revenu + cotisations sociales. La seconde à la flat tax (30 %) ou au barème progressif.

Quelle fiscalité si je suis non résident ?

La France peut imposer l’avantage à l’attribution. La plus-value peut être imposée dans l’État de résidence, selon les conventions fiscales.

Que se passe-t-il en cas de décès avant la vente ?

Si les actions ne sont pas encore acquises, elles peuvent être perdues. Si elles le sont, elles entrent dans la succession et peuvent être transmises sans imposition immédiate.

Puis-je donner mes actions gratuites sans payer d’impôt ?

Oui, dans certains cas, il est possible de faire une donation avant cession avec exonération partielle. L’opération doit être anticipée et sécurisée.

Comment optimiser la fiscalité des actions gratuites ?

En arbitrant entre flat tax et barème, en planifiant la cession, en anticipant la donation ou la transmission, et en s’entourant d’un conseil.

Conclusion

La fiscalité des actions gratuites en 2025 repose sur deux temps forts : l’acquisition, qui génère un revenu imposable, et la cession, qui déclenche une imposition sur la plus-value. 

Selon votre situation, vos objectifs et votre profil fiscal, les conséquences peuvent être très différentes. Un accompagnement juridique et fiscal adapté vous permettra de sécuriser l’opération, de réduire l’imposition, et d’intégrer ces actions dans une stratégie patrimoniale globale. Contactez nos avocats en actions gratuites dès aujourd’hui.

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